25/10/2022
GFME actualité 380

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Actualité scientifique 380 des glioblastomes



Le défi d'enlever des gliomes de bas grade diffus en conservant les fonctionnalités du cerveau par le Pr. Hugues Duffau

Actualité 380 du 30 janvier 2012

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Article original
Acta Neurochirurgica, Vienne 26 janvier 2012

Source : Duffau H. , Département de Neurochirurgie, Hôpital Gui de Chauliac, Université de Montpellier Centre Médical, 80 Avenue Augustin Fliche, 34295, Montpellier, France, h duffau@chu-montpellier.fr,.

Le défi d'enlever des gliomes de bas grade diffus en conservant les fonctionnalités du cerveau par le Pr. Hugues Duffau

Résumé :

Les gliomes de grade II ou gliomes de bas grade sont des tumeur pré-cancéreuses, habituellement révélées par des crises d'épilepsie chez de jeunes malades qui ont une vie normale. Cette tumeur augmente constamment et deviendra inéluctablement anaplasique. La résection chirurgicale a considérablement augmenté la survie totale en différant la transformation maligne. Donc, le dilemme est d'exécuter la chirurgie suffisamment tôt pour optimiser l'ampleur de la résection (et donc la survie médiane) en enlevant de petites tumeurs afin de conserver une qualité de vie. À cette fin, le nouveau concept proposé dans cette révision est d'accomplir la résection chirurgicale d'après des critères fonctionnels mais pas aux limites oncologiques. En d'autres termes, le principe est de comprendre en premier l'organisation anatomo-fonctionnelle cérébrale au niveau individuel (en raison de grandes variabilités individuelles), avec le but de retirer une partie du cerveau envahie par une maladie chronique diffuse, sur la condition néanmoins que cette partie du cerveau peut être fonctionnellement compensée sans conséquences donc sur la qualité de vie. À cette fin, en plus de la neuro imagerie fonctionnelle préopérative et la projection topographique corticale électrique intraopérative chez les malades éveillés, il est aussi crucial de dresser une carte des connectivités cortico-corticales horizontales (fibres de l'association de longue distance) aussi bien que celle des connectivités cortico-subcorticales verticales (fibres de la projection), dans le but conserver les réseaux qui forment le coeur commun minimum du cerveau. De façon intéressante, ce travail de charpente homotopique (on pase par l'un ou l'autre) basé sur l'étude des épicentres corticaux et des chemins subcorticaux, ouvre la voie à des mécanisme de remodelage des mécanismes fonctionnels. Ces avancées techniques et conceptuelles récentes dans l'homotopie et la vision plastique des processus du cerveau ont autorisé une amélioration considérable au rapport avantage/risque de la chirurgie, concernant les résultats oncologiques et fonctionnels. En résumé, il est temps de faire avancer ensemble la neuro-oncologie fonctionnelle et la la neurochirurgie préventive dans les gliomes de bas grade.
Des interactions plus fortes avec les neurosciences fondamentales devraient être développées pour et dans l'ordre :
-1 La construction de modèles actualisé de connaissance sur la plasticité du cerveau
-2 L'élaboration de modèles biomathématiques de croissance du gliome de bas grade et sa migration
-3 L'étude in silico des interactions dynamiques entre le cours naturel de cette maladie et le comportement adaptatif de son hôte (le cerveau), dans le but d'adapter une stratégie thérapeutique bien individualisée.

Pubmed : 22278663

La plasticité cérébrale post-lésionnelle.
Source : F. Bonnetblanc, M. Desmurget U371, Pr. H. Duffau CHU Guy de Chauliac, Montpellier
La plasticité cérébrale post-lésionnelle (PCPL) décrit l’ensemble des processus permettant au système nerveux central de se réorganiser après une atteinte physique. Depuis l’influent travail de Broca (aire de Broca=aire du langage) et la prise de pouvoir des modèles « localisationnistes », il est largement admis que la PCPL est limitée, voire impossible, au sein des aires fonctionnelles majeures, dites éloquentes. Pourtant, depuis quelques années, de nouvelles données issues de la chirurgie des gliomes infiltrants de bas-grade (GIBG) sont venues bousculer ce dogme. Il apparaît en effet de plus en plus clairement que des excisions cérébrales massives peuvent être intégralement compensées, pour ne laisser place à aucun déficit fonctionnel détectable. Des techniques d’imagerie pré- et post-chirurgicales, ainsi que des procédures de stimulation peropératoire, (chirurgie d'éveil) permettent de suivre la nature et la cinétique de ces compensations. Celles-ci débutent avant la chirurgie, en réaction à l’invasion tumorale, et se consolident pendant et après la procédure opératoire. Les mécanismes de la compensation pré- et post-lésionnelle impliquent les aires périlésionnelles, les structures cérébrales ipsilatérales distantes et les homologues controlatéraux des zones réséquées. De tels résultats ont d’évidentes implications fondamentales et cliniques, et ouvrent d’importantes perspectives pour la compréhension de la dynamique cérébrale et des phénomènes de plasticité.
Médecine et Sciences n°4 d'avril 2006.

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